Entre représentants des pouvoirs publics, employeurs et travailleurs, le courant passe parfois mal, s’agissant du règlement des conflits sociaux. Le style de négociation est souvent basé sur la confrontation. Ce qui nuit à la confiance entre ces partenaires sociaux. Fer de lance de l’association Solidarité et Action pour le Développement Durable (SADD) depuis 2008, la promotion du dialogue social et les techniques de négociation collective, a énormément contribué à la prise de conscience des acteurs du monde du travail de la nécessité de mettre un accent particulier sur l’amélioration des relations professionnelles et la consolidation des perspectives de la paix sociale, de manière à éviter le dérapage de certaines tensions vers des conflits sociaux.
En vue d’une approche non conflictuelle des relations professionnelles, cette organisation de la société civile, intensifie des actions pour une parfaite maîtrise par les acteurs du monde rural, des fondements du dialogue social et des techniques modernes de négociation et de médiation.
C’est ainsi qu’elle a formé du 05 au 06 novembre 2022 à Atakpamé, une trentaine de responsables et membres du Syndicat des Travailleurs Agricoles du Togo (SYNATRAT) dont dix femmes et dix jeunes.
La démarche est soutenue par WSM (We Social Movements) de Belgique, qui appuie l’Ong SADD depuis de longues années.
Thème central: « Le dialogue social et les techniques de négociation, gage de la paix sociale pour une prospérité économique et durable ».
Le concept du dialogue social, le cadre juridique qui encadre le dialogue social au niveau national et international, le dialogue social selon l’OIT ; bipartite, tripartite et tripartite plus, les techniques de négociation collective, voilà entre autres modules développés au cours de cet atelier.
Justifiant l’organisation de cet atelier de renforcement des capacités des responsables et membres du SYNATRAT, le Coordonnateur Général de SADD, a laissé entendre que “le dialogue social favorise l’implication sur une base d’équité et de justice sociale de tous les partenaires sociaux dans les processus de prise de décision en atténuant de ce fait les risques de conflits sociaux majeurs”.
Et de souligner que “cet intérêt pour la promotion du tripartisme et du dialogue social a amené plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest dont le Togo à se doter d’un cadre juridique et institutionnel destiné à favoriser la pratique de la concertation autour des questions économiques et sociaux d’intérêt commun”.
“Il en a résulté le Conseil National du Dialogue Social (CNDS) qui a permis de canaliser les tensions sociales exacerbées et favoriser l’amorce d’un développement socio-économique sur une base consensuelle”.
Il faut rappeler que les mutations induites par la progression rapide de la mondialisation et de la concurrence ont modifié de façon considérable l’environnement de travail dans les pays en développement et favorisé l’émergence de nouveaux sujets de préoccupation tels que la sécurité de l’emploi, la protection sociale, la sécurité et santé sur les lieux de travail.
Au Togo, souligne M Dossou, “ces diverses problématiques qui interviennent dans un contexte d’affaiblissement du pouvoir de négociation des acteurs sociaux, ont précarisé les relations de travail et entraîné la résurgence des conflits individuels et collectifs de travail dans de nombreux secteurs de l’activité économique, aussi bien en territoire douanier que dans la zone franche”.
En conclusion, le Coordonnateur Général de SADD estime que “la maîtrise par les acteurs du monde rural des fondements du dialogue social et des techniques modernes de négociation et de médiation s’avère nécessaire pour promouvoir une approche non conflictuelle des relations professionnelles”.
La promotion de la négociation collective est essentielle afin d’obtenir des relations professionnelles productives, équitables et stables.