Economie

Divorce Castel-Coca Cola : au Togo, quel avenir pour Coca-cola, Fanta et Sprite ?

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C’est l’histoire d’une idylle franco-américaine qui a duré près de trois décennies sur un continent où le couple a dominé des parts de marché tout entières. Cette fois, le divorce est consommé entre le Français Castel et l’Américain Coca-Cola. Au Togo où, via sa filiale La BB Lomé, le Français embouteille et commercialise depuis plusieurs décennies, les boissons gazeuses de marque Coca-cola, on tourne déjà la page. Mais Fanta, Coca-cola ou Sprite ne ne devraient pas disparaître des rayons togolais. 

Un Africain prend le relais 

Alors que le géant d’Atlanta a annoncé ses ambitions de « remodeler » et « consolider » sa présence en Afrique, c’est un homme d’affaires béninois qui hérite désormais de l’activité d’embouteillage et de commercialisation des sodas de l’Américain sur le marché togolais.

Depuis son usine de Sèmè-Podji, ville coincée entre Cotonou et la frontière nigériane, l’homme d’affaires béninois Zouberou Sayo Issa, galvanisé par un dernier coup de boost d’ampleur de la BOAD, s’active à reprendre le flambeau dès le 1er juillet 2022. Entrepreneur à succès, Zouberou Sayo Issa vient d’obtenir un financement de 20 milliards FCFA de la banque basée à Lomé, pour sa nouvelle filiale Coca-Cola Donga Bottling Company, nouvel embouteilleur des produits Coca-cola au Bénin. Mais également au Togo, où Dongaco Togo, la filiale togolaise de sa principale société, Dongaco, est présente depuis le 12 août 2021. Soit un mois à peine après que Dongaco a signé son partenariat avec The Coca-Cola Company (TCCC), le 12 juillet 2021. 

Selon la BOAD, ce nouveau financement devrait permettre de continuer l’implantation et l’exploitation d’un complexe brassicole et d’une ligne de fabrication de canettes dans la zone industrielle de Sèmè Podji, au Bénin. 

“Le Projet vise essentiellement à produire annuellement à partir de l’année de croisière, plusieurs milliers d’hectolitres de boissons gazeuses et d’eau minérale et des centaines de millions de canettes”, indique-t-on. Les marchés béninois, togolais et ghanéen seraient explicitement visés.

Le pouvoir aux locaux ?

Fin avril 2022, Coca-Cola a annoncé dans un communiqué, un changement d’embouteilleurs dans plusieurs pays d’Afrique. Au total, le divorce qui concerne une dizaine de pays, dont huit où il est déjà acté (Sénégal, Cameroun, Angola, Burkina Faso, Togo, Bénin, Gabon, Côte d’Ivoire), devrait rebattre les cartes, au moment où la compagnie basée à Atlanta cherche à renforcer sa présence en Afrique. 

En 2016, elle a lancé sa filiale Africa Coca-Cola Beverages Africa, qui pour l’instant, opère dans 16 pays et projette de s’étendre dans d’autres pays, notamment d’Afrique francophone à travers des prises de participation dans des brasseurs locaux. Le géant américain présent sur le continent depuis 90 ans, prévoit d’investir d’entrée 150 millions $ dans l’acquisition et la mise en place de nouvelles lignes de préparation et d’embouteillage en 2022, en s’appuyant sur des partenaires locaux. 

« Nous nous engageons à assurer une croissance durable et à créer de la valeur partagée pour nos embouteilleurs locaux, nos clients, nos consommateurs et nos communautés », a déclaré Bruno Pietracci, président de l’unité opérationnelle d’Afrique.

Comme au Bénin et au Togo, au Burkina-Faso, c’est une entrepreneure locale qui prend le relais à travers Coca-Cola Burkina Bottling Company. 

Que la guerre commence ! 

Sur les marchés ouest-africains francophones où le Français et l’américain ont été des compagnons fidèles pendant plusieurs années, les dés sont maintenant jetés. Selon plusieurs sources contactées par Togo First, la guerre s’annonce rude d’autant que Castel veut accélérer le déploiement de ses propres boissons gazeuses, en misant sur son puissant réseau de distribution et sa présence africaine, une des plus ancrées. Mais, au Togo, la concurrence vient de tous les côtés. Le premier brasseur est désormais concurrencé par la SNB (Société Nouvelle de Boissons).

Source : Togo First