Société

Après dépigmentation, que faire pour retrouver sa peau d’origine ? Ce conseil qui sauve !

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Une peau à deux ou à trois tons…La dépigmentation fait d’énormes dégâts en Afrique. Beaucoup de femmes semblent prendre en aversion la couleur ébène. Elles optent alors pour des crèmes éclaircissantes. Avec pour seule finalité, avoir un teint clair. Et parfois, les conséquences sont désastreuses et les effets irréversibles.

La pratique est très courante au Cameroun en particulier. Les études soulignent qu’elle présente un danger pour la santé, en termes de risque avéré de développement des maladies dermatologiques.

Comment retrouver alors sa peau d’origine ?

Lisez cet entretien du médecin dermatologue Théo Kanda, qu’il a accordé à nos confrères de Actualité.cd

Bonjour Dr Théo Kanda Bangabiau. Depuis combien de temps travaillez-vous spécifiquement dans le traitement de la peau ?

Dr Théo Kanda Bangabiau : Bonjour. Je suis médecin spécialiste en dermatologie depuis près de 40 ans. Je travaille au sein des cliniques universitaires de Kinshasa (CUK). Je suis également Chef de travaux à la faculté de médecine de l’Université de Kinshasa.   

A Kinshasa, différentes formes des produits sont vendus dans le but d’éclaircir la peau humaine. Notamment des vitamines, des comprimés, des injections de glutathion ou encore des sérums. Est-ce qu’une utilisation prolongée pourrait  affecter la peau ?

L’intégrité de la peau est une garantie pour la préservation de la santé de la peau. Or, les différents produits utilisés pour éclaircir la peau, notamment les substances chimiques actives, s’attaquent au pigment mélanique qui donne à la peau toute sa couleur. L’absence de protection vis à vis des effets nocifs du soleil, les effets secondaires de ces produits appliqués, la durée dans le temps et la dépendance psychologique qui en découle sont autant de facteurs contributifs au développement des maladies.   

Certaines personnes possèdent des taches bleues, noires ou vertes sur leurs visages pour avoir utilisé ces produits. Existe-t-il des remèdes pour retrouver sa peau d’origine ?   

Il existe plusieurs modes pouvant entraîner ces taches, l’usage des produits à base de l’hydroquinone ou autres. J’estime cependant que le meilleur remède demeure la prévention. Dès qu’un produit manifeste des conséquences néfaste sur la peau, il faut arrêter son utilisation  pour ne pas empirer la maladie. Il va falloir ensuite recourir à médecin spécialiste de la peau qui pourra prescrire un antitache approprié.   

En tant que médecin dermatologue, en moyenne par semaine, combien de cas de dépigmentation de la peau recevez vous à votre cabinet ?

Paradoxalement, il s’avère que les affections consécutives à cette pratique ne constituent pas souvent un motif de consultation chez le dermatologue. Plusieurs motifs peuvent être évoqués dont l’accessibilité, le sentiment de culpabilité que ressent le patient et qui détermine une certaine gêne à se présenter chez le médecin. Les malades viennent à compte-gouttes, non quantifiables par semaine.   

Avez-vous d’autres recommandations ?

Exactement ! D’abord, on ne parle pas beaucoup de ce phénomène social dans les médias pour informer, éduquer et conseiller la population sur les produits bons ou mauvais pour la peau.  Sur ce point les fabricants des cosmétiques, les importateurs doivent être contrôlés par les entités étatiques qualifiées pour la mise sur le marché de bons produits. Les médias devraient aussi multiplier des articles de presse sur cette question de santé publique.   

Propos recueillis par Prisca Lokale