Ils sont au total 13 para-juristes et 12 élus locaux membres des affaires sociales, de la jeunesse, de l’éducation et des personnes âgées et handicapées, soit 25 acteurs communautaires qui renforcent depuis mercredi 26 octobre à Lomé, leurs capacités en matière de prise en charge des jeunes et enfants confrontés aux violences y compris les abus et exploitation sexuelle. Une initiative du Groupe de réflexion et d’action Femme, Démocratie et Développement (GF2D) qui s’inscrit dans le cadre de son projet “Implication des jeunes et adolescent(e)s dans la prévention de la violence et conflits, la promotion de la citoyenneté et la consolidation de la paix au Togo”. Mis en oeuvre dans 12 communes du Togo, cet projet phare est exécuté grâce à l’appui technique et financier de l’UNICEF, avec le soutien du gouvernement.
Convaincu que les jeunes filles et garçons sont de véritables acteurs et actrices de changement capable d’influencer les dynamiques sociales, le GF2D a jugé utile de renforcer leurs connaissances sur les droits des enfants, la promotion de la citoyenneté, la prévention et la résolution non violente des conflits, la prévention et la lutte contre les violences basées sur le genre, la protection contre harcèlement et autres violences en ligne.
A en croire ses responsables, les 25 acteurs devront être aptes à accompagner et à orienter les jeunes pour leurs actions de prévention des conflits dans la communauté.
Sachant que ledit projet est mis en œuvre pour une durée de six mois dans les communes suivantes : Agoè-Nyivé 4, Avé 2, Vo 2, Vo 3, Yoto 2, Tchaoudjo 1, Tchamba 3, Oti Sud 1, Oti 1, Oti 2, Tône 4 et Kpendjal 2.
Durant donc deux jours, les participants devraient être outillés sur les droits humains; les VBG, leur typologie, conséquences et mécanisme de lutte contre les violences ; les abus et exploitations sexuels sur enfant ; et les attitudes pour la prévention de l’implication des jeunes dans les violences communautaires et l’extrémisme violent.
Bref, il s’agit de permettre à ces acteurs communautaires de s’approprier le travail des jeunes afin de mieux les accompagner.
“Ce projet est une opportunité pour chacune de nos communes de déployer son énergie, son savoir-faire pour accompagner les jeunes dans cette initiative pour faire comprendre aux jeunes la nécessité de l’union, de la concertation et de la complémentarité dans la diversité pour la construction de notre cité”, a indiqué Michelle Aguey, Secrétaire général du GF2D.
“L’objectif est d’amener les jeunes et adolescent.es à l’adoption des comportements et pratiques non violentes comme solution aux défis, leur faire comprendre que l’utilisation de la force et de la violence est plus destructrice que constructrice”, a-t-elle ajouté.
Alors que la population togolaise est essentiellement jeune, 60% sont âgés de moins de 25 ans et 42% âgés de moins de 15 ans. Cette population jeune, soutient Mme Aguey, “est repartie dans nos différentes communes y compris les communes vulnérables, exposées aux différents conflits”.
Dans ses explications, la Secrétaire Générale du GF2D a souligné que “ce projet cible essentiellement les adolescents et les jeunes qui constituent la majorité de la population. Ils sont souvent affectés par les différents conflits que connaissent nos pays”.
Mais lorsqu’ils sont bien sensibilisés et bien informés, lorsqu’ils sont conscients des enjeux du développement et qu’ils sont écoutés, fait-elle remarquer, “ils peuvent être des agents transformateurs et apporter un changement dans nos communautés“.
A en croire cette dernière, “les nombreux actes de violence commis sur les enfants et les jeunes dans nos communautés doivent trouver une réponse conforme aux dispositions légales, notamment les dispositions du nouveau Code pénal ainsi que celles du Code des enfants”.
En outre, ajoute-t-elle, “il est important de travailler à l’instauration au niveau local d’un environnement respectueux des droits humains, un environnement dans lequel les jeunes sont écoutés, responsabilisés et valorisés dans leur diversité”.
Selon les données l’EDST-III, communiquées par le GF2D, 27% d’enfants sont victimes de sévices corporels, de violences physiques et de maltraitance, et 5% sont victimes d’abus ou d’exploitations sexuelles.
A noter enfin que les travaux de l’ouverture de l’atelier se sont déroulés en présence de Casimira Benge, Chef section protection de l’enfant à UNICEF-Togo et du Dr. Kandalé Kondoh, Directeur Général de la Protection de l’enfance du Togo.