Maillon essentiel dans la transformation structurelle de l’économie togolaise, le secteur extractif contribue énormément à la croissance du PIB. S’il demeure un axe prioritaire pour le gouvernement, il est à relever toutefois que les exploitations minières par des entreprises nationales et multinationales, généralement illustrées par des rejets polluants, ont des répercussions sérieuses sur la vie des employés mais aussi celle des communautés hôtes.
Quelle dynamique organisationnelle faut-il alors adopter, afin de contenir les dérives de ces entreprises ?
C’est à cet exercice que l’association Solidarité et Action pour le Développement Durable (SADD) s’est prêté du 21 au 22 Juin 2024, en initiant à Agoè-Légbassito, banlieue Nord-Ouest de Lomé, une session de formation à l’endroit de 28 acteurs, hommes et femmes.
Une activité rendue possible grâce au soutien financier de We Social Movements (WSM) de la Belgique et le Comité Catholique de lutte contre la Faim pour le Développement (CCFD) de la France.
Les participants sont issus des comités de dialogue sociétal (CDS), leaders d’opinion des communautés hôtes des installations minières (chefs traditionnels, notables, responsables CCD, CDV, CDQ, des élus locaux et agents des collectivités locales (commune, préfecture, canton) et autres personnes ressources sur la problématique du changement climatique, le contexte des impacts environnementaux induits par les exploitations minières au Togo et les répercussions au niveau mondial, régional, national et local.
Cette rencontre a également été l’occasion pour les responsables de SADD de sensibiliser la trentaine de participants sur les risques d’aggravation des impacts des changements climatiques par les exploitations minières.
Ces derniers ont par ailleurs reçu une bonne dose d’information sur le cadre juridique de protection de l’environnement au Togo, l’état de mise en application, les lacunes juridiques assorties de recommandations.
Afin de leur permettre de mieux jouer leur partition, dans le cadre des stratégies en termes de mesures d’adaptation ou d’atténuation pour y faire face au niveau local, ces hommes et femmes ont vu leurs capacités renforcées.
Il faut préciser qu’à l’issue de cette session de formation, des propositions ont également été faites par les participants, sur des actions à mener en termes d’adaptation et d’atténuation des répercussions du changement climatique.
Selon un document transmis à la presse, le tableau des conditions de vie des communautés hôtes des exploitations minières et leur cadre de vie, demeure fort peu enviable.
“Les effets néfastes d’une exploitation sauvage des ressources se font durement ressentir au niveau social, sanitaire et environnemental. Les exemples sont malheureusement nombreux, qu’ils s’agissent d’habitations détériorées par les explosifs utilisés dans les mines, ou du cas emblématique des villages de Kini-Kondji de Kpomé, de Hahotoé et de Bangeli. Les habitants de ces localités, situées entre 35 à 90 kms au Sud Est de Lomé, et environ 385km au Nord-Ouest de Lomé pour ce qui concerne Bangeli, se sont vus privés des centaines d’hectare pour l’extraction minière”, relève le document.
“Les populations, subissent également le joug d’investisseurs puissants et désinvoltes. Privées de leurs terres et confrontées à une pollution des sols causée par l’exploitation, elles sont aujourd’hui réduites à la mendicité. De plus, les conditions de vie et de travail des hommes et des femmes, en majorité des jeunes travailleurs qui vendent leur force de travail dans ces entreprises d’extraction minière, ne sont guère reluisantes”, ajoute-t-on.
Selon l’Institut de la Francophonie pour le DéveloppementDurable (IFDD, 2019), actuellement, l’amplification de l’exploitation des ressources de la planète est à la genèse d’une dégradation de l’environnement qui peut localement bouleverser les conditions de vie des communautés, notamment dans les pays en développement.
Dans le cadre d’exploitation minière, les rejets miniers peuvent impacter négativement la santé des employés et des populations des localités abritant les mines, avec des conséquences inévitables sur le bien-être général des populations riveraines (Wakenge, 2019).
Ils peuvent provoquer une perte de biodiversité, l’érosion des sols et la contamination des eaux de surface, des eaux souterraines et des sols.
Les nuisances générées par l’exploitation des carrières sont nombreuses : rejets de poussières dans l’air, contamination des eaux de surface ou souterraines, impacts sur la faune et la flore, dégradation des sols.