C’est désormais connu de tous. Le Togo a une nouvelle Constitution, qui va faire passer le pays d’un régime présidentiel à un régime parlementaire. Si les partisans de cette réforme soutiennent qu’avec ce nouveau régime, l’Assemblée nationale deviendra le cœur du pouvoir, l’opposante Brigitte Adjamagbo-Johnson de la CDPA, parle d’un nouveau coup de force du régime, “un régime que nous combattons, et qui régente ce pays depuis bientôt 60 ans”.
Pour cette dernière, “c’est quelque chose qui est fait pour éviter le suffrage universel direct pour l’élection du président de la République”.
Parce que, soutient Mme Adjamagbo, “le tenant du pouvoir sait très bien qu’il sera difficile de continuer à tricher, à tripatouiller les élections présidentielles”.
“Il n’a jamais été élu, vous le savez. Et il sait que les Togolais l’attendent pour la prochaine élection”, a-t-elle déclaré au micro de RFI.
“Les tenants de cette réforme savent qu’ils sont en mission. Ils savent que c’est une ruse pour permettre au régime, à l’actuel tenant du pouvoir – qui est tenu de quitter le pouvoir après 2025 – de rester indéfiniment à la tête du pays. Et les Togolais ne sont pas dupes, je discute avec eux”, renchérit Brigitte Adjamagbo-Johnson.
Dans la foulée, cette dernière dit regretter la disparition de l’élection présidentielle au suffrage universel direct, soutenant que “c’est un droit dans toute démocratie, c’est un droit pour les citoyens d’élire le premier responsable du pays”.
“Et si on devait aménager l’usage de ce droit-là, il faudrait que ce soit fait avec l’accord du peuple”.
“C’est un changement de constitution et de régime qui a été fait en catimini, qui a été fait dans le dos du peuple. Et cela est totalement inacceptable”, conclut-elle.