Au Togo, le Groupe de réflexion et d’action, Femme, Démocratie et Développement (GF2D) veut contribuer à l’amélioration des statistiques des femmes figurant dans les sphères décisionnelles. A cet effet, elle ne cesse de multiplier des initiatives visant à briser le plafond de verre notamment en politique, un milieu largement dominé par la gent masculine, bien que les femmes constituent plus de la moitié de la population.
A travers une académie de formation, avec le soutien technique et financier de la Fondation Hanns Seidel, le GF2D procède au renforcement du leadership politique d’une cinquantaine de jeunes filles, essentiellement issues des associations.
Ainsi, après que 25 jeunes filles, membres des associations aient été outillées les 24 et 25 octobre 2024 à Lomé, une seconde vague de 25 autres voient leurs capacités renforcées .
Une rencontre couplée d’une séance de partage d’expériences sur les défis et opportunités des processus électoraux, par des députés, des conseillères municipales, des femmes ministres qui, faut-il le souligner, sont également passées par cette académie de formation.
Au Togo, selon les données contenues dans un document rendu public par le GF2D, les femmes représentent 51, 3% de la population. Elles représentent 21% des députés dans l’actuelle Assemblée Nationale.
Par ailleurs, la nouvelle équipe gouvernementale dirigée par une femme comporte en son sein 9 femmes sur les 33 portefeuilles ministériels soit 27,27%.
Au niveau local, renseigne-t-on, les femmes représentent 13,23% des conseillers municipaux, 10,25% des maires et 12,06% des adjoints aux maires et 21 conseillères régionales sur 179.
S’exprimant par rapport à la représentativité des femmes aux postes décisionnels au Togo, Ginette Adekambi, Coordinatrice des programmes au GF2D, estime pour sa part que, “certes les statiques évoluent”, mais “pas au rythme attendu”.
“Afin de faire évoluer la courbe et de relever les défis, il faudrait que nous parvenions à susciter déjà à la base, cette envie au niveau des jeunes filles, pour qu’elles puissent s’engager dans ce processus politique, d’autant plus que le milieu reste dominé par des hommes. Par ailleurs, notre mission, est de faire des plaidoyers à l’endroit des pouvoirs publics pour qu’ils puissent accorder plus de places aux femmes”, a-t-elle ajouté.
“C’est quand même une fierté pour nous que depuis 1992, des femmes qui sont devenus aujourd’hui, des ministres, des conseillères municipales, des maires et des députées, sont issues de notre académie de formation”.
“Nous espérons que, pour les échéances électorales à venir, il y aura plus d’engagement, plus de participation des femmes. Nous travaillerons également avec des partis politiques, afin qu’ils puissent positionner des femmes lors, lors de ces scrutins”, indique Mme Ginette Adekambi.
Dans son intervention, M Gbandé Daré, chargé de la Planification, suivi-évaluation à la Fondation Hanns Seidel au Togo, a fait savoir que « les causes liées à la faible représentation des femmes dans le domaine de la politique sont nombreuses et d’origines diverses“.
Pour lui, “le défi est de taille et il urge vraiment d’entreprendre des actions qui passent notamment par des sensibilisations et des formations”.
“Nos jeunes filles qui prennent part à cet atelier de formation, sont pour nous, comme des pépinières qui, au sortir de cette rencontre, soient aguerries en connaissances et que leur leadership féminin soit amélioré”, a-t-il indiqué.
Dans quelques années, souligne ce dernier, “elles vont s’engager déjà au niveau local, et par la suite, comme candidates aux élections législatives, régionales et municipales”.
A rappeler qu’en dehors des modules qui seront développés en marge de cet atelier de formation, à l’instar de l’Éthique en politique et es enjeux de la participation des femmes à la vie politique, il est également prévu un partage d’expérience des candidates des élections précédentes, qui se prononceront par rapports aux défis et opportunités.
En clair, pour l’amélioration de la représentativité paritaire des femmes, le renforcement du leadership des femmes et jeunes filles et l’accompagnement des communautés pour la création d’un environnement favorable à la participation des femmes et jeunes filles à la gouvernance, demeurent une priorité pour le GF2D et son partenaire, la Fondation Hanns Seidel.