Fort de près d’une vingtaine d’années d’expérience, Ayao Philippe Awaga demeure l’un des pionniers ayant façonné le paysage des incubateurs au Togo. Directeur du cabinet de conseil “Synergie”, ce dernier souligne que les jeunes entreprises ont besoin d’un accompagnement continu dans leur développement. Ironie du sort, cet aspect est souvent négligé après le lancement du projet.
Dans un entretien exclusif, il soutient mordicus que malgré l’existence d’initiatives comme le FAIEJ, l’ANPGF et l’ANPE, “le soutien actuel reste insuffisant face aux besoins croissants des entreprises en pleine croissance”.
Au Togo, Ayao Philippe Awaga est considéré comme l’un des aînés de cette nouvelle génération d’entrepreneurs.
Fondateur de l’incubateur “Milawoe”, ce dernier se livre à l’exercice délicat de dresser un aperçu “critique” de l’évolution des incubateurs depuis les années 2000.
Dans une analyse de la situation, notamment au Togo, le patron du cabinet Synergie estime que “les mentors et coachs enseignent la présentation de projets sans nécessairement fournir les moyens de conquérir des clients, pourtant essentiels à la survie de l’entreprise”.
“L’accès au financement demeure un obstacle majeur, tout comme la pression fiscale”. “Et le pays souffre d’un manque flagrant de fonds d’investissement dédiés”, note-t-il.
“L’entrepreneuriat n’est pas fait pour tout le monde”
Ayao Philippe Awaga
S’il reste convaincu qu’aucune économie ne peut prospérer sans développer son tissu entrepreneurial, il soutient paradoxalement que “l’entrepreneuriat n’est pas fait pour tout le monde”.
“Ce sont ceux qui avaient compris que l’entrepreneur, c’est un métier, ceux qui avaient d’autres moyens, d’autres motivations, qui sont surmotivés, qui peuvent continuer l’aventure”, a-t-il conclu.
